Site officiel de Lozanne en Beaujolais

Culture et Loisirs

Histoire de Lozanne

Lozanne, située à l’entrée du Beaujolais des Pierres Dorées et de la Vallée d’Azergues a été traversée ou habitée par l’homme depuis la préhistoire. Dans les environs du Pont de Dorieux, au XIXème siècle, ont été découverts près d’une source les vestiges d’une «Station» préhistorique où étaient taillés armes et outils.

A l’époque Gauloise, le nord de la commune était sur le territoire des Ambarres, tribus gauloises assujetties aux Ségusiaves de la gaule chevelu, dont un des villages le plus connu était Condate qui devint Lugdunum puis Lyon. Toujours vers Dorieux, tout près de Lozanne, suite aux travaux de fouilles effectués lors de la construction de l’autoroute A89, c’est une villa gallo romaine qui est mise à jour. Occupée du 1er  au 3èmesiècle après Jésus Christ, elle comprenait une forge, un puits, mesurait 40 mètres sur 50. Sur la Brévenne, les ruines d’un pont de pierre dit romain sont visibles près du passage à niveau route de France. Sur la rive gauche, on peut voir la pile centrale du pont et un massif empierré d’où partait la voie romaine rejoignant la « voie des quadriges » qui reliait Marcilly à l’Arbresle.

Au départ, le village s’installe autour de l’église construite sur les hauteurs. C’est l’époque des seigneurs qui se partagent le territoire de Lozanne et rendent foi et hommage aux Abbés d’Ainay ou au Roi de France. Il y eut les de Bourg en 1518 qui possédaient la maison forte de Bajart ; les de Fassardi, famille très riche au point de pouvoir prêter de l’argent au roi Henri IV, possédaient en 1588 celle de Rotaval ; en 1654, les Bollioud seigneur de Fétan puis les Dumarest étaient propriétaire du manoir de l’Arbalestrier à la Roue ;  les Vavres ou Vaures puis Coigna du domaine du Vavre ; les Arod de Montmelas ; d’autres possédaient le domaine des Champs. En 1256 et 1382 on trouve les premières mentions du château de la Bénaudière ou Bénodière. Après avoir appartenu entre autres aux Jossard et au Boissat, il est acheté en 1705 par les Faure ou Fore marchand de Lyon qui en conservèrent la propriété jusqu’en 1852. Les seigneurs ayant la haute et basse justice sur Lozanne furent les de Florys, les de Boissat, les de Varax en 1724. Jean Claude de Riverieulx de Varax seigneur de Marcilly, Civrieux, Lozanne et autres lieux, malgré le soutien de la population fut guillotiné à Lyon le 5 janvier 1794.  

Lozanne est érigée en commune en 1791 et depuis, 21 maires se sont partagés 54 mandats municipaux.

Plusieurs Lozannais ont donné leur vie pour la patrie : un pendant la guerre de 1870;  trente trois pendant celle de 1914/1918 ; trois pendant celle 1939/1945 ainsi que huit tirailleurs sénégalais fusillés sur notre commune et un Cuirassier mort accidentellement ; un mort en captivité pendant la guerre d’Indochine. Pour rappeler leur sacrifice, leurs noms ont été inscrits sur une plaque proche du monument aux morts érigé devant la mairie-école en 1922. Deux autres plaques du souvenir ont été apposées près du monument, une en 2005 et l’autre en 2011.

L’église placée sous les vocables de St Maurice et Ste Catherine, succursale de Civrieux, devient paroissiale suite à une ordonnance du Roi Louis-Philippe le 19 mars 1838. La statue de la vierge qui avant son remplacement par une copie en 2008 surmontait l’abside, semble être de cette période. Sur son socle on peut lire l’inscription « POSUERUNT ME CUSTODEM » signifiant : ils m’ont posée comme gardienne. Dans le clocher, deux cloches, une de 1677 et l’autre semblant être de 1528 et sur le toit, les restes d’un petit campanile qui autrefois sonnait les heures. A l’intérieur de l’église, dans le chœur, on peut voir une piscine liturgique daté du VIIème siècle, donc d’avant la fondation ou reconstruction de l’église par les abbés d’Ainay en l’an 800, deux petites niches qui ont conservés leurs anciens décors. Au dessus du porche d’entrée, une peinture de 1480 restaurée en 2010 qui selon les uns représente St Georges et d’autres, suivant la tradition, St Maurice. L’église a été fortement restaurée en 1840 après être devenue paroissiale, puis vers 1960 conformément aux désirs de Vatican II. Un nouvel autel fut installé face aux paroissiens, l’ancien, le prône ou barrière de communion, la chaire et la tribune démontées, les enduits intérieurs supprimés pour laisser apparentes les pierres jaunes.  

Le cimetière qui, comme c’était la coutume entourait l’église a été déplacé et mis à son emplacement actuel au lieu-dit les Champs en 1843. Dans la paroisse il n’y a que trois croix, ce qui est très peu, une très belle portant la date 1671 placée vers le mur du fond du cimetière, une vers le château, une à Casse Froide.

Jusqu’au 19ème siècle à Lozanne, pour traverser l’Azergues il fallait prendre soit le gué dit d’Ambéri vers la Cressonnière lorsque l’Azergues n’était pas trop haute, soit une passerelle ou pont en planche vers l’ancienne passerelle qui partait à chaque crue, soit emprunter l’ancien pont romain sur la Brévenne transformé en pont à péage puis un autre sur l’Azergues à Dorieux. A coté du pont actuel, à l’arrière du restaurant sur la rive gauche, on aperçoit une ancienne arche du XIIème siècle. Les premières mentions du pont de Lozanne à son emplacement actuel, datent de la construction de la route de la vallée d’Azergues en 1824. Il est alors en bois, supporté par quatre séries de pilotis et sera emporté par la grosse crue de 1840. Plus résistant, posé sur charpente avec des culées maçonnées, sa reconstruction est envisagée et profitant d’une subvention devant assurer les réparations de la route départementale N°7 ou route de la Vallée très éprouvée par cette dernière inondation, il est alors construit en maçonnerie avec trois arches comme on peut le voir de nos jours. En 1852, une des piles du pont est emportée au deux tiers par une nouvelle crue. Fragilisées par les eaux et la circulation importante des véhicules les deux piles sont consolidées en 2006.

Vers la Grand Font, le vieux pont en planche est remplacé par une passerelle et, en 1980 une autre est construite face à la route de St Jean afin d’éviter aux enfants se rendant à l’école d’emprunter le pont trop dangereux aux heures de sorties des classes. Ces deux constructions ont eut à subir les crues et malgré leur poids, ont été entrainées sur près d’une centaine de mètres. 

En 1330 est construit le bief entre Lozanne et Anse pour permettre le fonctionnement des moulins sans altérer le cours de l’Azergues par la construction de barrages. Il y eut plusieurs moulins à Lozanne, dont ceux de Rocagnon et de Cache Vesse au XVème siècle et jusqu’à aujourd’hui, cela a été souvent la principale industrie de notre village. L’actuel moulin est vendu par la famille Bouchard propriétaire depuis la fin du conflit de 1918 au groupe Soufflet-Pantin en 1987. Depuis 2019, le Moulin Soufflet est un moulin uniquement BIO, racheté par le Groupe Invivo.

A la Grand Font, une source de température constante donne naissance au ruisseau de Courbefont qui se jette dans le bief et parallèlement alimente un abreuvoir, un lavoir et une cressonnière, depuis à l’arrêt, crée par Mrs Riondelet et Berthelot en 1872. Cette installation est considérée comme la première culture industrielle du cresson.

Les ruines d’un four à chaux construit aux bois de la Grange en 1842 sont visibles dans les virages de la route de la Tour de Salvagny.

Erigée en commune en 1791, Lozanne ressent très rapidement le besoin d’avoir une maison commune et pour une question de rentabilité, envisage de la regrouper avec l’école ou le logement de l’instituteur ou du desservant. Dès 1817,  l’acquisition de ce bâtiment est à l’ordre du jour. En attendant, la mairie et l’école qui ne comprend qu’une classe de garçon, changent plusieurs fois d’emplacement. Elles s’installent dans une maison face à l’église qui sera détruite en 1969, puis dans une partie du château de la Bénaudière. En 1865, une école pour filles est crée, des cours pour adultes dispensés et la nécessité de construire une maison école adaptée au besoin de l’époque se fait plus pressente. Les travaux commencent en 1878 et à peine terminés, les locaux deviennent trop petits et des agrandissements sont nécessaires. Devant l’exigüité des bâtiments et des terrains, en 1978 une école maternelle indépendante de l’école primaire est réalisée et la mairie quitte le bâtiment pour s’installer au 31/35 place de la gare (salle Constant Martin) puis en 1985 dans l’ancienne maison Bourgeois ou villa du Pont agrandie en 2006. En 1997, le groupe scolaire est construit dans la cour de l’ancienne mairie-école dont les locaux seront désormais utilisés par la bibliothèque et le centre de loisirs. En 2004, une nouvelle cantine est construite à l’arrière des anciens bâtiments.

En 1842 le courrier est distribué tous les deux jours et un poste télégraphe ouvert à la gare en 1866. L’année suivante, suite à l’appui du Marquis de Mortemart un bureau de poste est crée à Lozanne et en 1870 une boite à lettres installée à la gare. Situé 41 rte du pont de Dorieux devant le moulin, le bureau est déplacé rte de Lyon dans la Salle Constant Martin en 1960 puis, suite au rattachement de trois agences à celle de Lozanne, il s’installe en face dans de nouveaux locaux au 73 rte de Lyon, cela en 1974. En 2007, le centre de tri devenant trop exigüe est transféré rue Louis Arnal dans la nouvelle zone industrielle des prés secs.

Dès 1833, une ligne de chemin de fer reliant Paris à Marseille est en prévision et doit passer par la vallée d’Azergues. En 1866 s’ouvre la gare de Lozanne de style PLM avec la ligne St Germain au mont d’Or-Tarare. C’est ensuite la ligne Lamure-Lozanne qui est ouverte sur une voie en 1895 et la ligne Lozanne-Tassin en1906. Cela met fin au service de diligence qui desservait Lozanne avec la ligne Lyon-les Echarmeaux sous le nom de « Charolaise ». Une opération visant à assurer une liaison SNCF-Métro Gorge de Loup est engagée en 1988.

La compagnie des sapeurs-pompiers est crée en 1897 et se trouvent sous le commandement de Mathieu Bastaire Capitaine, Antoine Godard Lieutenant, Louis Thomas sous-lieutenant et 29 sapeurs. En 1995 nait l’école des jeunes sapeurs pompiers de Lozanne, Belmont, St Jean des Vignes et en 1999, la compagnie intègre le SDIS ou service départemental d’incendie et secours.

La caserne a fermé en 2016 et la nouvelle caserne Chazay/Lozanne/Morancé a ouvert ses portes en mars 2019. Elle regroupe également les communes de Charnay, Saint Jean des Vignes et Belmont d’Azergues.

SOURCES : Archives départementales du Rhône – Archives de Lozanne
André PADEY